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Histoires, navires et agents utilisés par les Chypriotes pour migrer à travers le monde

LES IMAGES DES PAQUEBURES SONT DE LA COLLECTION DE BJORN LARSSON

L'histoire de la migration de Mattheos Mattheou du village d'Akanthou/Tatlisu.

Mon voyage comprend deux étapes. L'une en septembre 1959 où nous sommes venus à Chypre pour y rester de façon permanente et la deuxième étape en août 1962 quand mes parents ont décidé de retourner en Angleterre parce que la vie était trop dure dans le village. Mon défunt père Soteris était tailleur dans le village d'Akanthou/Tatlisu. Tout ce dont je me souviens avec certitude au cours des deux voyages, c'est que j'avais le mal de mer permanent, tout comme la plupart des passagers. Seule une poignée assisterait au petit-déjeuner et aux autres repas la plupart du temps. Il y avait une jeune fille chypriote turque sur le bateau qui revenait en Angleterre et qui se sentait naturellement à l'aise avec les autres Chypriotes. Elle figure sur deux des photographies que j'ai jointes, intitulées Messapia 1962. C'est elle qui a la langue pendante. Je suis le seul petit garçon. Je ne sais pas s'il y avait d'autres Chypriotes turcs à bord, - je ne peux pas faire la différence entre nous. Sur le chemin du retour en Angleterre, je me souviens avoir traversé le canal de Corinthe et traversé jusqu'à Bari en Italie. Nous avons ensuite navigué vers le nord jusqu'à Venise et pris un train pour Gênes. Je me souviens que mon père m'avait acheté un harmonica à Bari que j'ai toujours. Les notes basses produisaient un son nostalgique semblable à la corne de brume du navire me rappelant des endroits lointains. A Venise je me souviens du pont du Rialto et des canaux mais c'est à peu près tout à part les très grosses figues que mon père nous a achetées. Je ne me souviens pas de grand-chose d'autre, sauf qu'à Gênes, nous avons pris un train pour Calais et traversé pour Douvres. Nous avons été accueillis à la gare Victoria par des parents et j'étais très excité à l'idée de prendre les bus à impériale et de revoir Trafalgar Square et Piccadilly Circus.   J'ai bien peur que ce ne soit tout ce dont je me souvienne. Vous pouvez utiliser les photographies comme bon vous semble.

 

Je te souhaite beaucoup de succès dans ton projet très intéressant mon ami.

 

Chaleureuses salutations

 

Mathéos

Les photos suivantes ont été partagées avec l'aimable autorisation de Dawn Williamson.

Dawn a voyagé au Royaume-Uni depuis Chypre sur le Messapia en 1965. Elle a gentiment proposé de partager ses photos de famille sur ce site. À l'âge de neuf ans, ses photos de famille nous donnent un aperçu de ce navire qui a transporté tant de personnes non seulement de Lurucina mais de tout Chypre vers leur destination finale et une nouvelle patrie. Peut-être que d'autres partageront leurs souvenirs de leur propre voyage migratoire. Cela nous donnera l'occasion d'enregistrer une période capitale de notre histoire qui ne se répétera jamais

Mete Teoman est parti pour l'Australie depuis Chypre en 1969. Voici son souvenir de son voyage

En février 1969, j'ai quitté l'aéroport international de Chypre à destination de Southampton, en Angleterre, où mon père et moi avons embarqué à bord du SS Australis pour l'aventure de notre vie ! Comme Suez était fermé à ce moment-là, nous avons parcouru le long chemin, via Gibraltar, Capetown, Fremantle, et avons atterri à Sydney par une belle journée de mars 1969. J'ai eu 18 ans lors de ce voyage, et je passais un si bon moment, je Je n'ai réalisé que c'était mon anniversaire que quelques jours plus tard, quand mon père s'en est souvenu ! Il y avait aussi de la tristesse bien sûr, car j'avais laissé ma mère et mes sœurs derrière moi, sans parler de mon pays déchiré par la guerre civile, de ma famille et de mes amis... dans un monde incertain et dans un avenir incertain. Sur SS Australis, nous nous sommes assis ensemble, avons mangé ensemble, dansé ensemble, ri ensemble et pleuré ensemble. Et quand nous sommes arrivés à destination, certains d'entre nous ont même trouvé refuge ensemble. Quelques mois après notre arrivée, mon père et moi vivions dans un appartement avec jardin appartenant à des Grecs du continent qui vivaient dans la maison principale, séparés de nous par une porte de jardin ! La maîtresse de maison, Maria, m'a pris sous ses ailes, et en l'absence de ma mère m'a appris à faire les courses, cuisiner, faire la lessive et la vaisselle ! Quelques années plus tard, elle voulait que j'épouse sa fille... mais c'est une autre histoire pour une autre fois, peut-être !

 

Mete Teoman

L'histoire et les photos suivantes ont été partagées avec l'aimable autorisation d'Eleni Kouzari, du village de Xylophagou

Comme  many Chypriotes qui aspiraient à leurs proches et à leur patrie, Tsiattista & Biimada (poèmes et épopées) était une évasion qui reflétait souvent leurs sentiments. Peu cependant avaient le talent pour tsiattista, faire rimer leurs sentiments en un instant exige un talent particulier que le grand-père d'Eleni semblait avoir. En quittant Chypre pour chercher une nouvelle maison en Australie, Michalis Elia Michael (le père d'Eleni) était la cible du poème de son père. Il semble que le grand-père d'Eleni, Elias Michail Izamis, (Ηλίας Μιχαηλ Ιζαμης) ou parfois connu sous le nom de Nizami/Νιζαμης, était un Tsiattisti bien connu dans la région autour de Xylophagu. Le tsattisto suivant est également l'un des favoris d'Eleni.

 

 

Ν'αχα στες πλάτες μου φτερά να'μπορα να πετισω

Να ξερα πως εν να χαθω

Θα'ρκουμουν να σε φορτωθω και να σε φέρω πίσω

Γιατι μου στοίχισε πολλά ο αποχωρισμος σου

Κι'αδυνατον πιον να χαρώ πουν είσαι δα να σε χορω στο σπίτι το δικον σον σον

Στραφου στην Κύπρο σύντομα να μας καθισηχασεις

Τσιαι κοφκω σου που πάνω μου τσιαι τρωεις αν πεινάσεις

Προχτές εις τα χαρτωματα ουλοι ετραγουδουσα

Μα ρωτά τσιαι την μάνα σου, εμένα τσιαι την Άννα σου ιντα ζωή περνούσα

 

N'acha stes plátes mou fterá na'bora na petiso.

Na xera pos en na na'bora

Tha'rkoumoun na se fortotho kai na se féro píso

Giati mou stoíchise pollá o apochorismos sou

Ki'athinaton pion na charó poun

eísai da na se choro sto spíti à dikon sou

Strafou stin Kýpro sýntoma na mas kathisichaseis

Tsiai kofko sou pou páno mou tsiai troeis an peináseis

Prochtés eis ta chartomata ouloi etragoudousa

Ma rotá tsiai tin mána sou,

eména tsiai tin Ánna sou inta zoí pernoúsan

 

Récité par  Elias Michail Izamis / Ηλίας Μιχαηλ Ιζαμης. 1947

 

Dans les mots d'Eleni Kouzari

Le contexte de la chatista suivante est le suivant : lorsque ma mère attendait son premier enfant, mon père voulait un garçon, alors Pappou lui a dit ce qui suit :

 

,

Στα αλλά ούλα να'ν καλώς,

Όμως να'ν ξερωτσιεφαλως,

Να'χεις τσιε σου γωμαρη.

 

Thélo tsiego na kameis gion, poulloou sou  na párei,

Sta allá oúla na'n kalós,

Ómos na'n xerotsiefalos,

Na'cheis tsie sou gomari.

 

Ce qui suit était à son fils (le père d'Eleni) avant le début de son voyage en Australie à la recherche d'une nouvelle patrie en 1947

 

Πιάσε μελάνι και χαρτί, γράψε 'μερωνιμια,

Ένας που τους λεβέντες σου,

Που τα νερά της Λεμεσου,

Πάει στην Αυστραλία.

 

Piáse meláni kai chartí, grápse 'meronimia,

Énas pou tous levés sou,

Pou ta nerá tis Lemesou,

Paei stin Astralía.

_______________________________________________

 

,

η νύκτα γρονος να γίνει,

όμως να'ν μαύρη σκοτεινή,

να μεν ι-ξημερωννει.

Τζι αν με ρωτισουν, να τους πω ποια είναι η αιτία,

εν τα μαραζια που με τρων

τσαι δεν γιανισκουν με γιατρον,

γιατ'εν' απελπισία.

,

πρέπει να κλαίμεν ουλοι μας, οι να τραουουμεν.

Με αλλά λόγια, Πλαστη μου, φρόντισε να μας δερεις

τσι σλλαξανα 'τζι αστοσιαν μεν μας ι-ξαναφέρεις.

 

Parakaló ton Plastín mou tin óran pou nyktonnei,

je nýkta gronos na gínei,

ómos na'n mávri skoteiní,

na hommes i-ximeronnei.

Tzi an me rotisoun, na tous po poia eínai i aitía,

en ta marazia pou me tron

tsai den gianiskoun me giatron,

giat'en' apelpisia.

Tounton tzairon na 'choumen nom, kalá na to skeftoúmen,

prépei na klaímen ouloi mas, oi na traououmen.

Me allá lógia, Plasti mou, fróntise na mas dereis

tsi sllaxana 'tzi hommes astosiens mas i-xanaféreis.

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